Pas le droit à l'erreur
Une collègue, nouvellement embauchée, fait ses premières armes en caisse. Contrairement à ce que la plupart des gens peuvent penser, cela n'est pas si facile...
Il y a des codes à retenir pour les démarques, fruits et légumes, etc. Tous les produits ne passent pas au code-barres. Et il ne suffit pas de taper le prix. Les clients ont du mal à comprendre ce dernier point. Lorsque le code-barre est incomplet ou inconnu, les clients attentifs nous signifient le prix. Nous ne pouvons le rentrer directement. Il faut d'abord chercher dans une liste de code-barres la famille d'articles auquel se rattache le produit.
La collègue met du temps à trouver les fameux codes. Souvent, elle est obligée de nous demander un renseignement ou de se déplacer jusqu'à la caisse centrale (l'accueil) pour obtenir de l'aide. Je vois les clients s'énerver, soupirer, la regarder avec désespoir. Comme si le droit à l'erreur ne pouvait être admis. Une dame lui demande le prix de chaque article scanné au cas où il y aurait erreur. Assitôt le ticket en main, elle regarde attentivement chaque ligne pour être sûre de ne pas avoir été volée.
Ma collègue persiste et ne se décourage pas.
Un couple passe à sa caisse. Ils n'ont qu'un grand carton avec une pâtisserie. Pas de code-barres sur l'emballage mais seulement le prix, plus de 90 euros. Ma collègue cherche dans sa liste. Elle veut faire passer la pâtisserie en boulangerie. Elle rentre plusieurs fois le code composé de 13 chiffres. De ma caisse, j'entends le bip qui avertit d'une erreur.
La femme s'impatiente et le mari, lui, est très énervé. Il commence à hausser le ton et prie ma collègue de rentrer directement le prix. Elle lui explique qu'elle ne peut pas, il ne semble pas comprendre. Gros soupirs, regards désabusés...
Le temps parait compté. Une minute de plus à la caisse et l'explosion va avoir lieu.
Je cours aider ma collègue en détresse. Le couple est soulagé. J'ai désamorcé la bombe...
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