Le père de famille débordé (le retour)

Nous approchons de l'heure fatidique, celle de la fermeture. Après huit heures de caisse, je l'attends avec impatience. Je suis en train de nettoyer le tapis avec du produit pour  vitres lorsque j'entends s'élever une voix masculine.

Je lève les yeux. Le père de famille débordé se tient devant moi avec un de ses garnements. Il me demande si je suis ouverte. Je réponds que oui, effectivement la caisse est ouverte. Cela ne m'arrange pas tellement. Je sais déjà que cela ne va pas se réveler être une partie de plaisir. Mais bon, on ne peut pas choisir ses clients. Et puis, l'homme est sympathique. Cela compense...

Pas de charriot cette fois-ci ni de barquettes du traiteur mais un petit panier avec des bouteilles qui cassent. La dame suivante, arrivée en cours de route,  tremble en même temps que moi. Le garçonnet vide le panier pendant que le père déplie ses cabas à l'autre bout de la caisse. J'ai l'impression que la bouteille de vodka va finir en mille morceaux.

La cliente prend les choses en main et aide le petit garçon à décharger les articles. Le père de famille ne bouge pas d'un cil.

Quel soulagement ! Tous les produits sont désormais rangés soigneusement dans les cabas. Mais il reste encore une étape... Celle du paiement. L'opération peut vite devenir périlleuse avec un enfant turbulent.

Le petit garçon veut insérer la carte bancaire. Le père laisse faire. En revanche, pas question que sa progéniture tape le code secret à sa place.

Derrière, la cliente s'en amuse. L'homme cache le boîtier de sa main. Il nous explique avoir peur que l'enfant retienne le code.

Parce que si le gamin est comme sa mère, alors il ne lui restera plus rien sur le compte à la fin du mois.

Les femmes seraient-elles dépensières ?!